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Il y avait jadis sur ce rivage, aujourd'hui si désolé, une multitude de villes riches et joyeuses. Quelles fêtes l'on y faisait ! Tous les jours c'étaient de magnifiques cavalcades et tous les soirs des bals où dansaient les princesses. Mais Dieu était bien offensé. Dans deux hôtels, en particulier, l'on commettait des crimes sans nom.
Hôtels de malheur ! Le ciel irrité lança ses flots contre les insulteurs. Tout fut détruit. Seule, une statuette de sainte Anne fut retrouvée, juste à la limite qui sépare les territoires de Cherrueix et de Saint-Broladre.

Nos bons Chérulains (habitants de Cherrueix) de faire du zèle et d'élever un oratoire. Vains efforts. Toutes les nuits, l'ouvrage des maçons était mystérieusement démoli. Ils cédèrent alors la sainte image aux habitants de Saint-Broladre, qui d'ailleurs la réclamaient. Ceux-ci construisirent aussitôt la chapelle actuelle : elle protège les marins du pays.

Jusqu'à la Révolution, la mer fut calme. Mais, à cette époque les hommes étant devenus plus méchants que jamais, les vagues irritées brisèrent la digue et noyèrent les maisons. Cependant la chapelle Sainte-Anne demeura intacte : les eaux formèrent sous elle une cave énorme, sans ébranler les fondations. De là ces bruits étranges de tempête souterraine que l'on entend parfois dans ces lieux légendaires.

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