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La salamandre tachetée (Salamandra salamandra) est une espèce d'urodèles de la famille des Salamandridae. En français elle est nommée également salamandre terrestre, salamandre commune ou salamandre de feu.
Le nom vernaculaire salamandre tachetée généralement attribué à l'espèce Salamandra salamandra peut également s'appliquer à d'autres espèces ou sous-espèces du genre Salamandra présentant un motif tacheté, comme la salamandre nord-africaine Salamandra algira, ou à d'autres salamandres, comme la salamandre Ambystoma maculatum.

Il s'agit de l'un des urodèles les plus répandus et les plus reconnaissables d'Europe.
Son aspect très particulier et très visible la rend difficile à confondre avec une autre espèce : un long corps noir mesurant dans les 20 cm, tacheté de jaune (parfois d'orange) à la peau luisante semblant huileuse. Elle se déplace lentement, d'une démarche pataude et a la particularité de pouvoir régénérer des parties perdues ou blessées de son corps très rapidement et de se défendre par la sécrétion d'une neurotoxine, le samandarin.

C'est un animal nocturne, muni de grands yeux noirs adaptés à la vision nocturne et crépusculaire. La peau lisse et noire de la salamandre tachetée est interrompue sur le dos par un motif jaune, occasionnellement orange à rouge, de points et/ou de lignes. Par la variabilité de ce motif, on peut identifier les individus séparément. À cet égard la documentation photographique du dessin dorsal a fonctionné de façon satisfaisante comme méthode fiable. Néanmoins, dans les régions où les deux aires de répartition se chevauchent (essentiellement dans certaines régions d'Allemagne), ce niveau élevé de variation du motif dorsal rend difficile le classement des individus dans l'une ou l'autre des deux sous-espèces les plus communes (terrestris et salamandra).

De plus, il semble que pour la sous-espèce terrestris le dessin des taches change encore clairement durant les deux premières années. Dans certains cas exceptionnels on peut trouver des salamandres tachetées sans taches, entièrement noires. Parfois des salamandres blanchâtres, albinos, sont observées.
Les larves de salamandres présentent des marques jaunâtres et/ou brillantes à la base des pattes, dans leur partie proximale. Ces marques permettent de faire la différence avec les larves de tritons dans les biotopes où ils sont tous les deux présents.

À l'instar d'autres espèces d'amphibiens, certains facteurs écologiques prédominants peuvent affecter l'intensité de la coloration des salamandres. sur des sols jaunâtres, par exemple du Lœss, les salamandres apparaissent souvent colorées d'un jaune plus intense. Sur un sous-sol foncé, par exemple sur des sols de type Mor ou de tourbe brune, la coloration a une teinte plus sombre. Sous l'influence d'une sécheresse et de la chaleur, les couleurs du corps se ternissent, et lors d'une plus longue exposition à ces deux facteurs toute la surface de la peau apparaît fragile et plissée. Ces modifications extérieures reflètent en même temps sûrement la mauvaise condition générale de l'animal, puisque toute la surface de la peau remplit un rôle respiratoire chez les salamandres adultes, ne fonctionnant de façon optimale que dans un environnement humide. En soulevant et en abaissant le fond de la bouche, la salamandre peut respectivement inspirer et expirer, tout en coordonnant simultanément la fermeture et (respectivement) l'ouverture des narines. C'est le principe respiratoire de la pompe refoulante, commun chez les batraciens et les poissons à poumon (voir dipneuste).

Salamandra salamandra est protégée dans la plupart des pays d'Europe via son inscription à l'annexe III de la Convention de Berne. Des pays, n'ayant pas adhéré à la Convention de Berne, la protègent également (comme l'Ukraine à partir de 2000). Elle est inscrite sur la liste rouge des espèces de faune menacées dans plusieurs pays de son aire de répartition, comme la France, l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. En France elle est protégée nationalement au même titre que tous les amphibiens. C'est une espèce menacée au sens où ses populations se sont fortement réduites, alors que son habitat naturel se réduit et se fragmente.


En dépit de sa protection légale dans nombre de pays, la salamandre est en Europe en régression constante depuis au moins un siècle. Plusieurs causes semblent expliquer cette régression, dont principalement : le recul des zones humides intra et périforestière par comblement ou drainage, la contamination de son environnement par les pesticides (elle est notamment sensible aux insecticides qui peuvent tuer l'adulte, ou les larves, à faible dose), et la fragmentation écopaysagère en général et la fragmentation des forêts par les routes en particulier.

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