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Cette plante herbacée très vigoureuse est originaire de Chine, de Corée, du Japon et de la Sibérie. Elle est cultivée en Asie où elle est réputée pour ses propriétés médicinales.  Naturalisée en Europe et en Amérique, elle y est devenue l'une des principales espèces invasives ; elle est d'ailleurs inscrite à la liste de l'Union internationale pour la conservation de la nature des 100 espèces les plus préoccupantes.
La Renouée du Japon ou Renouée à feuilles pointues (Reynoutria japonica aussi nommée Fallopia japonica ou encore Polygonum cuspidatum ) est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Polygonaceae originaire d’Asie orientale, naturalisée en Europe dans une grande diversité de milieux humides.

Considérée comme une plante très décorative, elle a longtemps été introduite dans beaucoup de jardins et vendue par des jardineries. Dépourvue de prédateurs locaux et de compétiteurs, elle s'est avérée très invasive et donc défavorable à la biodiversité. D'un développement très rapide, sa progression se fait au détriment de la flore locale (comme l'angélique des estuaires, Angelica heterocarpa Lloyd, endémique de quelques estuaires), mais aussi de la diversité en vertébrés et surtout d'invertébrés (abondance totale diminuée en moyenne d’environ 40 % sur les cours d'eau inventoriés, avec un nombre de groupes d’invertébrés diminué de 20 à 30 %). Ceci expliquerait que comme d'autres plantes invasives, la renouée fasse reculer les populations d’amphibiens, reptiles, et oiseaux ainsi que de nombreux mammifères des habitats ripicoles, car ces derniers dépendent directement ou indirectement des espèces herbacées autochtones et/ou des invertébrés associés pour leur survie. La renouée est fréquente sur des néo-sols et milieux dégradés et pauvres en biodiversité du fait de son mode de propagation par transport de fragments de rhizomes (rivière, engins de chantier et agricoles, autres véhicules...). Il est très difficile de l'éliminer (persistance des rhizomes). Sa vigueur et la rapidité de sa propagation sont telles qu'un petit foyer peut rapidement coloniser les abords jusqu'à former des massifs de plusieurs dizaines de mètres carrés, prenant le pas sur la végétation locale basse - même bien implantée. Se développe aussi à sa suite, l'espèce de fourmis tout aussi invasive, Lasius neglectus, provenant de l'ouest de la Mer noire. Elle y trouve une nourriture abondante grâce aux nectaires à la base des feuilles de renouée. On trouve là un problème tout particulier d'hémérochorie, où deux espèces, l'une animale, l'autre végétale, concourent pour changer le biotope.

Déjà introduite au Moyen Âge par la route de la soie comme fourragère, elle sera réintroduite par Philipp Franz von Siebold, médecin officier de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en poste à Nagasaki entre 1823 et 1829. Il l'introduira dans son jardin d'acclimatation en 1825, à Leyde en tant que plante ornementale, mellifère et fourragère. Son apparition en France fut constatée pour la première fois en 1939.

L'envahissement par la renouée du Japon et ses hybrides indique qu'une pollution des sols en métaux, surtout l'aluminium, a peut-être eu lieu ou est en cours. Par conséquent la plante en elle-même est moins inquiétante pour la pérennité des écosystèmes locaux que la pollution qu'elle indique, dans la mesure où il est question d'une dégradation possiblement irréversible des sols. Dans les zones ainsi touchées, la renouée retrouve des conditions de toxicité édaphique similaires à celles de son aire de répartition. Il en va de même pour ses sous-espèces et la renouée des îles Sakhalines. Toutes sont capables de coloniser les coulées de lave récentes. Jusqu'à l'ère industrielle, l'activité volcanique était la seule source massive de dépôts d'éléments-traces métalliques et d'éléments acidifiants. Ce sont des conditions pour lesquelles les renouées sont déjà fortement adaptées contrairement à la flore native de nos régions. Dans leur nouvel habitat, toutes ces renouées colonisent couramment les accotements, les talus des autoroutes et des voies ferrées, les anciennes décharges, les rives des cours d'eau pollués aux métaux. Les transports de terre auxquelles ces zones sont sujettes, notamment le façonnage régulier et possiblement mal conduit des berges et des cours d'eau, finissent de disperser sur tout le territoire les graines, les racines et les tiges à partir desquelles la renouée peut se multiplier. Le caractère de plus en plus invasif des renouées indique une pollution des sols en métaux de plus en plus forte et généralisée. Autrement dit, la décrépitude des biotopes hôtes favorise l'extension de la renouée4.

L'exemple illustré est typique : une locomotive, près d'anciennes voies ferrées, où l'abrasion continuelle des rails et des pièces d'usure, l'accumulation des résidus de combustion et de lubrifiants, l'usage excessif d'herbicides et bien sûr la contamination par la dégradation des structures et des machines elles-mêmes, ont déposé quantité de particules métalliques et autres polluants dans le sol. De tels endroits sont très susceptibles d'être envahis par la renouée.

Les renouées pouvant produire quelques milliers de graines par an et par tige, elles pourraient avoir un fort potentiel de dispersion par voie de reproduction sexuée. Dans la réalité, leur importance dans la dispersion de la plante n'a jamais pu encore être démontrée au contraire de la dispersion végétative. Les akènes ailés peuvent être dispersées par le vent et l'eau. Les graines ne vivraient que peu d'années dans le sol.

Méthodes de lutte
Les méthodes de lutte associent des mesures préventives et des mesures d'élimination ou compensatoires.
Les techniques préventives regroupent toutes les mesures permettant d'éviter la dispersion volontaire ou involontaire de la plante, ou son implantation sur un site (destruction précoce de la plante avant son enracinement). Avant de s'engager dans des programmes de lutte, il est indispensable d'évaluer à quel stade d'invasion se trouve la plante.
Éradication mécanique
La plante est très difficile à éradiquer, notamment en période végétative, car elle est capable de réparer très rapidement (en quelques jours) ses tissus endommagés. S'attaquer à sa partie aérienne (tiges et feuilles) n'empêche pas la survie de la partie vivace enterrée dans le sol. De plus, les fauches peuvent favoriser la dispersion de la plante puisque les tiges coupées se bouturent très facilement. L'extraction de tous les rhizomes est fastidieuse et illusoire, car leur densité dans le sol est très importante. De plus, il suffit d'un fragment de rhizome portant un bourgeon pour régénérer la plante.
Il n'existe donc pas encore de moyens mécaniques totalement fiables pour éradiquer la plante, mais des essais sont en cours en France pour détruire la partie vivace et souterraine de la plante, notamment par un traitement par godets-cribleurs-concasseurs qui semblent efficaces pour traiter sans produits chimiques des alluvions infestées et pour détruire les rhizomes en les broyant (selon 2 essais faits en région Rhône-Alpes en 2005/2006 et 2007/2008. Cependant, les matériels et engins doivent ensuite être très soigneusement nettoyés afin qu'ils ne dispersent pas de propagules.
Élimination chimique
L'utilisation de produits chimiques est très souvent compliquée (respect de conditions strictes d'application, suivi sur plusieurs années) et parfois impossible en raison de la réglementation. Par exemple, en France, l'application d'herbicides est interdite à moins de 5 m des bords de cours d'eau.
Mesures compensatoires
Elles regroupent toutes les mesures visant à compenser les impacts de la plante, comme les plantations, semis et fauches pluriannuelles afin de permettre à d'autres plantes de se développer. Les fauches présentent toutefois le risque de propager la plante sur d'autres sites, par l'intermédiaire de tiges coupées qui se bouturent très facilement.
Lutte biologique
Dans le cadre de la lutte biologique, il a été envisagé de trouver un prédateur naturel de la renouée, dans son aire d'origine. La Grande-Bretagne a ainsi annoncé le « mardi 9 mars [2010], que des insectes seraient lâchés sur deux puis six sites, tenus secrets, avant une éventuelle généralisation ». Ces insectes sont des Aphalara itadori, une petite Psyllidae elle aussi originaire du Japon, et qui, testée en laboratoire, n'a « montré aucune appétence pour les plantes indigènes du Royaume-Uni ». En France, le Parc de Saint Périer à Morigny-Champigny en Essonne s'apprête à développer une nouvelle méthode encore méconnue dans l'hexagone : l'écopastoralisme, soit la lutte contre la Renouée avec l'aide de chèvres des fossés.
Bâchage du sol
La pose d'une bâche sur le sol empêchant les tiges aériennes de pousser ne permet pas de détruire les rhizomes présents dans le sol. Des essais ont été conduits pendant plusieurs années, sans succès.

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