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Bâtie sur un éperon rocheux, la forteresse de Léhon défendait l'entrée de la vallée de la Rance. Le château est mentionné dans l'histoire pour la première fois en 1034, lors de la guerre d'héritage qui opposa Alain et Eudon, fils du duc de Bretagne, Geoffroy Ier.
En 1168, le château est assiégé par le roi Henri II d'Angleterre et sera rasé en 1169, selon les conditions du traité de paix conclu entre le roi de France Louis VII et Henri II, roi d'Angleterre.
La forteresse rebâtie par Pierre Mauclerc au XIII e siècle est celle dont on voit aujourd'hui les restes : une enceinte à peu près carrée flanquée à chaque angle de tours rondes.
Le fief appartient alors à Gervaise de Dinan comme l'attestent les nombreux actes portant son sceau.
En 1359, la ville de Dinan et le château de Léhon sont assiégés par les Anglais commandés par le duc de Lancastre. Les bretons implorent une trêve en attendant les secours de Duguesclin.
A la fin du XIV e siècle, après le traité de Guérande qui met fin aux hostilités franco-anglaises, les places fortes de Léhon et Dinan sont rendues au duc de Bretagne.
XIe SIÈCLE : UN CHÂTEAU DE BOIS.
Peu après l'an Mil, un vicomte de Dol prend possession de la partie méridionale de l'ancien évêché d'Aleth (plus tard transféré à Saint-Malo). Il établit le centre de sa seigneurie à Léhon. Le château subit une première destruction en 1034 par le Duc de Bretagne, une seconde en 1065 par le Duc de Normandie. Il est alors abandonné en faveur d'un nouveau château à Dinan qui devient le centre de la seigneurie (le "Château Ganne") avec un enchâtellement (ou incastellamento).
XIIe SIÈCLE : PIERRES EN REMPLOI DU CHATEAU ROMAN.
Du château roman, fondé au début du XIe siècle, donné en 1065, mais reconstruit à deux reprises en 1124 et 1170, il ne reste rien de visible, sinon des pierres en réemploi.
XIIIe SIÈCLE : LE CHÂTEAU DUCAL SUR PLAN RÉGULIER.
Du château ducal bâti dans le dernier tiers du Xllle siècle, il reste l'essentiel du plan. C'est un tracé quadrangulaire dont la forme trapézoïdale est due à la volonté d'utiliser au maximum l'assiette rocheuse. Il était régulièrement flanqué, aux angles, de tours presque rondes (de plan outrepassé), au milieu des côtés, de tours en fer à cheval. Dans les plans du XIIIe siècle, le donjon commande la défense du côté le plus menacé par les machines de guerre. S'il reste un donjon au milieu de la place, comme le laissent entendre les descriptions sommaires des XVII, et XIXèmes siècles, il est un reliquat d'un château antérieur.
XIVe SIÈCLE : UN NOUVEAU DONJON EN ÉPERON.
La guerre de succession au duché sur laquelle s'imprime la guerre de Cent-Ans n'épargne pas le château de Léhon. A l'angle Nord-Ouest, le socle rocheux et les courtines avaient été sapés et renversés. L'enceinte à dû être relevée en retrait par rapport au tracé précédent. De la tour de l'angle Nord-Ouest on a fait un fer à cheval. Les murs du front d'attaque, à l'ouest, ont été renforcés pour former un bouclier. La pointe de l'éperon a été garnie d'un nouveau donjon, puissante tour à fort talus habillant le rocher. Sur le front oriental (côté de l'accès), la tour intermédiaire a été dérasée et intégrée dans une barbacane. Certains auteurs ont supposé deux tours encadrant l'entrée, mais les vues anciennes montrent toutes le côté Est sans tour médiane. Aucune de ces modifications n'a prévu la défense avec l'arme à feu. Les postes de tir sont des archères.
XV SIÈCLE. LA TRANSFORMATION POUR ARMES À FEU.
Les courtines ont probablement été haussées au niveau des tours. Leur base en tout cas a été puissamment renforcée à l'extérieur par un talus de maçonnerie et à l'intérieur par un remparement, un talus de terre. D'anciennes meurtrières ont été élargies pour les armes à feu, de nouvelles, sans doute, ont été pratiquées pour le canon. Des fausses-braies forment une plate-forme à canon extérieure sur le front d'attaque à l'ouest.
XX SIÈCLE : 1998-1999
Les ruines du château de Léhon sont actuellement en cours de réhabilitation. Le Maire et la commission des travaux ont confié la restauration et l'aménagement du site aux travailleurs du centre de KerMaria sous la direction du chef de chantier Floréal. Le travail accompli est spectaculaire : débroussaillage des pentes, aménagement d'un petit chemin ceinturant la motte féodale, récupération de plusieurs tonnes de pierres enfouies à l'intérieur des tours, maçonnerie et reprise des bases des tours, réfection des courtines... et le programme n'est pas achevé.
Notre commune aura la fierté d'avoir sauvé l'ensemble de son patrimoine pour l'an 2000.
Le Château de Léhon est d'un intérêt exceptionnel pour l'histoire de la fortification et de l'habitat seigneurial en Bretagne.
Françoise PICARDA.
http://lehon-22.pagespro-orange.fr/
D'autres clichés du château fort de Léhon :
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