En gallo le nom de la commune est Saent Lunérr. Commune de l'aire urbaine de Dinard dont le bourg de Saint-Lunaire s'étend sur les dunes sablonneuses (mielles) accumulées entre deux massifs de granite et grès se jetant de manière subméridienne vers la mer de la Manche, les pointes du Nick, du Décollé et de la Garde Guérin (cette dernière, la plus à l'ouest se trouvant à Saint-Briac). Avec l'urbanisation, seules subsistent les plages de sable fin (découvertes de quelque 300 mètres à grande marée) dites Grand'Plage et plage de Longchamp, toutes deux barrées de digues construites pour la promotion immobilière à la fin du XIXe siècle et dans les années 1930.
La commune inclut en outre sur le littoral à l'est vers Dinard les plages de la Fosse aux Vaults et de la Fourberie et surtout l'arrière-pays bocager sur une profondeur de trois kilomètres qui se termine par les derniers hectares de la forêt de Ponthual, laquelle couvrait antan l’ensemble du territoire.
L'arrière-pays, parsemé de lieux-dits dépendant du Bourg, est traversé de deux cours d'eau principaux de direction anticlinale, le Crèvelin qui se jette à l'extrémité est de la Grand' Plage dans un petit estuaire inondé à marée haute (le Goulet) et le second limitrophe à Saint-Briac aboutissant aux trois quarts de la plage de Longchamp.
Du point de vue de la richesse de la flore, Saint-Lunaire, comme Saint-Briac, fait partie des communes du département possédant dans leurs différents biotopes le plus de taxons, soit 599 pour une moyenne communale de 348 taxons et un total départemental de 1373 taxons (118 familles). On compte notamment 39 taxons à forte valeur patrimoniale (total de 207) ; 23 taxons protégés et 22 appartenant à la liste rouge du Massif armoricain (total départemental de 237). Parmi les sites intéressants :
Dune de Longchamp, avec notamment le panicaut des dunes (Eryngium maritimum) (espèce protégée) ;
Estuaire de Crèvelin : statice de Norman (Limonium normannicum), inule faux-crithme (Inula crithmoides) en pied de falaise.
La présence des restes d'une allée couverte (dolmen allongé) atteste de l'occupation de la région depuis le Néolithique (2000 à 5000 av. J.-C.) Ce très ancien bourg de paysans et de marins connut l'occupation romaine cinq siècles durant, sans que le caractère particulier de ses habitants, des Coriosolites, en soit profondément modifié.
Ensuite, survinrent les invasions barbares de Saxons et de Frisons en 509, qui chassèrent les princes et les seigneurs. Ce n'est que quatre ans plus tard, que l'on assista à l'île de Cézembre, au débarquement du Roi Arthur et de Hoël 1er, roi d'Armorique, venant reprendre possession de son royaume.
Saint Lunaire (ou Léonor), l'un des fils de Hoël Ier et de sainte Pompée (ou Coupaia), frère de saint Tugdual et de sainte Sève, accompagné de moines et de laïcs, pénétra vers 535 dans une vaste forêt, la défricha, y construisit une chapelle, à l'endroit où se trouve actuellement la Vieille Église, qui sera érigée par les seigneurs de Pontual au XIe siècle.
Le fondement de la commune de Saint-Lunaire est l’église et les terres du seigneur de Pontual. La formation du paysage agraire de Saint-Lunaire est liée aux coutumes féodales qui règlent la vie de chacun, du noble au paysan.
Le domaine de Pontual est le siège de la seigneurie. Élevée sur une butte de terre (la ville Revault) elle est environnée de bois et possède un grand étang.
Il est donc vraisemblable que le bourg ne pouvait pas se développer au nord de l’église, car les terres appartenaient au seigneur. Seules les terres d’est en ouest étaient constructibles. C’est vers la fin du XVIIe siècle que Saint-Léonor devint Saint-Léonaire de Pontual puis Saint-Lunaire de Ponthual.
En 1758, les relevés fondés sur une triangulation géométrique, à l’échelle topographique, vont donner la Carte de Cassini (première carte générale du royaume de France qui fut dressée au XVIIe siècle). Sur cette carte figurent de nombreuses informations qui aident à la compréhension de l’évolution de la commune de Saint-Lunaire.
C’est entre le 14 et le 25 février 1790 que la municipalité de Saint-Lunaire de Pontual se met en place. La commune s’appelle désormais Port-Lunaire. Le 7 août 1803, le maire décide que le nom de Saint-Lunaire remplacera celui de Port-Lunaire.
En 1836, la population augmente, le maire s’occupe de l’instruction des jeunes, l’école ouvre ses portes à la Ville ès Quelmes, la nouvelle mairie-école est inaugurée en 1866.
On ignore si Victor Hugo visita Saint-Lunaire lors de son voyage à Saint-Malo et Dinan avec Juliette Drouet, mais il y plaça un épisode tragique des Travailleurs de la Mer sur la Pointe du Décollé, une quinzaine d'années plus tard.
Au XIXe siècle, la noblesse a perdu de sa puissance et c’est la nouvelle société de notables qui va transformer l’aspect et l’économie de Saint-Lunaire. Le village se transforma en station balnéaire, sous l'impulsion principale de Sylla Laraque, richissime millionnaire haïtien. Il racheta et développa le Grand Hôtel, fit construire de nombreuses villas prestigieuses, une usine électrique et des courts de tennis encore réputés de nos jours. Plusieurs personnalités, la reine de Roumanie, des hommes de lettres, des peintres, des artistes passèrent ou séjournèrent à Saint-Lunaire. On peut citer entre autres, Émile Bergerat, Jules Verne, Jean Richepin ou encore Ève Lavallière. De cette époque subsistent de superbes villas de style balnéaire.
Aujourd'hui encore, Saint-Lunaire est le lieu de villégiature de nombreuses personnalités comme Jean Rochefort, le joaillier Fred, Nicolas Hulot ou encore Emmanuel Chain.
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