Emeraude Nature - Vieille église Saint-Lunaire - Emeraude Nature
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La vieille église de Saint-Lunaire est un édifice affecté au culte catholique situé à Saint-Lunaire. Parfaitement orienté, le bâtiment est dédié à Saint-Lunaire, lequel a fini par donner son nom à la paroisse longtemps appelée Pontual (pont de Tugdual, du nom du frère même de Saint-Lunaire, fondateur du monastère-évêché de Tréguier. Désaffectée lors de la bénédiction de la nouvelle le 14 septembre 1884, elle a été rendue au culte le 18 juillet 1954 après sa restauration par Raymond Cornon, architecte des Monuments historiques.

Classé le 18 mars 1913, l'édifice se dresse dans un enclos qui fut autrefois le cimetière de la paroisse. Des échaliers subsistent, de même qu'une croix des XIVe et XVIe siècles, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 22 mars 1930.

XIe siècle: édification d'une église romane avec une nef dotée de collatéraux, l'aspect de la partie orientale étant inconnu.
Vers 1350: reconstruction du chœur.
Fin du XIVe siècle: construction de la chapelle sud dite des Pontual.
Début du XVe siècle: la chapelle nord des Pontbriand est érigée.
XVII-XVIIIe siècles: construction de la sacristie, d'un nouveau clocher et remplacement des collatéraux de la nef.
Vers 1760-1770: reprise du chœur et agrandissement de la chapelle des Pontual.
1840: jonction du bas-côté sud et de la chapelle des Pontual.
1954: restauration de l'édifice par Raymond Cornon, architecte des Monuments historiques.

Historique de l'affectation et de la protection de l'église
1884, 14 septembre: lors de la bénédiction de la nouvelle église de Saint-Lunaire, l'ancien édifice est désaffecté.
1892, 12 mars: classement de quatre des gisants de l'église et du tombeau de saint Lunaire.
1913, 18 mars: classement de la vieille église.
1930, 22 mars: inscription de la croix du cimetière à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
1954, 18 juillet: l'édifice, reconsacré par le cardinal Roques, est rendu au culte.
1971, 31 décembre: classement de deux nouveaux gisants.

Dans le cadre de l’essor du tourisme balnéaire que connut la Côte d'Émeraude à partir des années 1850, à l'instar de ses voisines Dinard et Saint-Briac, la commune de Saint-Lunaire vit s'établir hôtels et villas particulières à compter de 1880. La compagnie de Mielles, formée de banquiers et entrepreneurs, posa les bases d'un schéma urbanistique moderne de la station. Trouvant écho auprès des autorités civiles et religieuses du village, elle proposa une transaction à la commune, celle-ci devant abandonner la vielle église et son terrain à ladite société en échange d'un espace au centre du nouveau quartier et d'une somme de 30 000 francs pour l'édification d'un nouveau lieu de culte. Pétitions et protestations énergiques de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine et d'Arthur de La Borderie permirent qu'un nouvel édifice soit effectivement construit par le servanais Émile Liège tout en conservant l'ancien. Ce dernier édifice ne fut toutefois classé qu'en 1913, bien après quatre de ses gisants et le tombeau de saint Lunaire (1892). L'entretien et la garde du vieux Saint-Lunaire échut à la société de sauvegarde du patrimoine historique et artistique basée à Rennes.

Dépôt de fourrage sous l'occupation, à nouveau menacé de destruction, l'édifice put être restauré en 1954 grâce aux dommages de guerre.

La vieille église de Saint-Lunaire constitue un édifice trapu et hétérogène dont la distribution interne est aisément discernable de l'extérieur. La façade occidentale, aveuglée par la suppression d'un oculus ouvert en 1853, est seulement percée d'une porte en arc brisé en son milieu. Il s'agit d'un mur pignon dont les deux rampants présentent des décrochements et dont la stéréotomie laisse deviner des arrachements résultant de la réédification à l'époque moderne des deux collatéraux flanquant de la nef. Le côté nord permet de découvrir la nef latérale septentrionale, éclairée par trois fenêtres plein-cintre du XVIIIe siècle, laquelle reste sans communication avec la chapelle privative des Pontbriand, également percée d'une fenêtre plein-cintre dans son pignon nord. Faisant office de transept, celle-ci est prolongée à l'est par la sacristie au toit en appentis où se détache une gerbière à l'orient. Une abside pentagonale clos l'édifice, deux fenêtres éclairant les pans obliques du chœur. Le flanc sud présente un collatéral rythmé par trois fenêtres plein-cintre logées dans des gerbières, celle centrale, moins haute, reposant sur la porte des femmes établie en 1686. La chapelle des Pontual constitue le transept méridional. Une fenêtre plein-cintre décentrée occupe le pignon sud, lui-même dissymétrique. Bas-côté et chapelle communiquent par une section réalisée vers 1840 et dotée d'une porte à linteau droit.



Construite avec des moellons de granite et couverte d'ardoises, l'église du vieux Saint-Lunaire affecte un style rustique et classique. Un petit clocher carré percé de dix petites ouvertures rectangulaires et sommé d'une courte flèche octogonale coiffe l'édifice aux deux-tiers de la nef.

On pénètre dans l'église par la porte occidentale en descendant un escalier de neuf marches : quatre degrés à l'extérieur et cinq à l'intérieur. L'édifice est orienté, sa nef principale en constituant la partie la plus ancienne. Seuls les murs latéraux datent du XIe siècle, présentant une succession de trois arcades plein-cintre, sans archivoltes ni moulures, portées par des pilastres rectangulaires ornés d'un tailloir en biseau sur leurs faces internes, à la naissance des arcs. De petites fenêtres en meurtrières s'ouvrent dans les costales du vaisseau principal: au nombre de deux côté nord (au-dessus des piliers), de trois, mais plus étroites, côté sud (à l'aplomb des grandes arcades). Un douvis de bois, en arc surbaissé, maintenu par de forts entraits, couvre la nef, la dernière travée avant le transept laissant apparaître la structure en bois portant le clocher. Hormis la porte principale, la façade ouest est aveugle, et le mur oriental uniquement percé d'un arc triomphal roman repris au XIVe siècle.

Les collatéraux sont plus récents. Bien que présents dès l'origine de la construction, ils furent réédifiés au XVIIe siècle voire XVIIIe siècle. La nef latérale nord ne se prolonge pas par la chapelle de Pontbriand qui forme le bras septentrional du transept de l'église. En revanche, côté sud, une travée, ajoutée au XIXe siècle assure la jonction avec la chapelle de Pontual. Couverts en appentis de sorte que les meurtrières de la nef ne communiquent plus avec l'extérieur, ils sont percés chacun par trois grandes fenêtres plein-cintre qui assurent l'éclairage indirect du vaisseau central. Le bas-côté sud, surélevé de deux marches par rapport à la nef, présente en outre deux portes à linteau droit, donnant sur l'antique placître: celle des femmes, datée de 1686, et celle des hommes percée dans la travée supplémentaire du XIXe siècle. Par ailleurs, la présence des trois pignons successifs du côté sud a permis de réaliser un couvrement plus complexe, les pans des lucarnes s'inscrivant en pénétration dans l'appentis.

Rebâti vers 1350 par Alain de Pontual, le chœur de la vieille église a été sensiblement réaménagé au XVIIe siècle et doté d'une abside à pans coupés. Seules subsistent de l'époque gothique des arcades brisées donnant accès à la chapelle des Pontbriant au nord (finXIVe siècle) et à celle des Pontual au sud (début XVe siècle). À l'inverse de l'arcade nord, celle du sud est dépourvue de colonnes et chapiteaux, présentant déjà un style flamboyant. Pour autant, les restaurations et agrandissements ayant affecté ces chapelles servant de transept n'ont laissé perdurer un caractère médiéval que dans l'édicule nord où subsiste dans le mur est une fenêtre à un meneau et au réseau flamboyant de même qu'un autel et ses deux crédences. De nos jours, la chapelle des Pontbriand est éclairée par une fenêtre plein-cintre, au nord, une sacristie étant venue se greffer au XVIIIe siècle à l'angle du chœur et du bras de transept nord. Un écu couché des Pontbriand orne le mur septentrional de la chapelle éponyme et, à l'exemple de la nef et de ses collatéraux, le haut de l'église est voûté uniquement de bois.

 

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