Rhinolophus hipposideros, appelé Petit rhinolophe, Petit rhinolophe fer à cheval ou Petit fer à cheval, est une espèce de chauve-souris de la famille des Rhinolophidae, elle a été décrite pour la première fois en 1800 par George Montagu. C’est le plus petit et le plus septentrional des rhinolophes européens. Comme tous les rhinolophes, le petit rhinolophe émet les ultra-sons par le nez et non par la bouche comme les autres microchiroptères. Le petit rhinolophe qui était autrefois une des chauve-souris les plus fréquente d'Europe est devenue très rare durant ces dernières décennies, et représente une des espèces animale ayant le plus souffert de la pollution et de la transformation des habitats par l'agriculture intensive.
Le Petit Rhinolophe est une très petite chauve-souris, l'une des plus plus petites d'Europe, ne pesant que 4 à 7 grammes. Véritable mammifère miniature elle donne une impression de grande fragilité lorsqu'elle est découverte en hivernation suspendue dans l'air sur n'importe quel support dans les caves ou les grottes, elle est alors entièrement enveloppée dans ses ailes formant une capsule très caractéristique. C'est également une chauve-souris remarquable, parmi les espèces européennes, par la largeur de ses ailes par rapport à leur longueur, cette grande surface de patagium lui permet un vole lent mais très manœuvrable et papillonnant avec une très grande agilité dans la végétation dense.
Ses mensurations sont :
tête et corps : 37 à 45 mm
avant bras : 36,1 - 39,6 mm
queue : 23 à 33 mm
oreille : 12 à 18 mm
longueur du crâne : 14,4 - 15,8 mm
envergure8 : 192 - 254 mm
poids : 4 à 7 g
Sa tête rappelle bien des gargouilles médiévaux, comme celle des autres rhinolophes, avec ses oreilles larges, très ouvertes et orientées vers l'avant, sans tragus, arrondies et nettement pointus au sommet vers les cotés externes. Son nez feuillé complexe en forme de fer à cheval parait plus grand que pour les autres rhinolophes relativement à la taille de l'animal.
Étant une espèce spécialisée dans la capture de petits insectes au raz de la végétation, elle utilise pour l'écholocation des ultra-sons de fréquence élevée dans la bande des 108 à 114 kHz, en effet les fréquences élevées ont une faible porté en distance mais une grande précision dans la localisation des fines structures.
Le petit rhinolophe chasse en forêt, surtout avec un sous étage buissonnant, et dans des milieux semi-ouverts à la végétation très structurée. Il affectionne surtout les bocages constitués de prairies pâturées entrecoupées de haies arborées et étagées ainsi que les lisières des boisements, mais aussi les parcs et les villages avec nombreux jardins et vergers. La présence de milieux aquatiques (rivières, zones humides) semble importante en particulier pour les femelles reproductrices. En Afrique du Nord les sous-espèces escalerae et midas chassent dans les oasis, les jardins et des terrains à maigre végétation.
En hiver, le petit rhinolophe cherche un abri pour l'hivernation, avant tout dans des grottes ainsi que des caves dans les villages et parfois jusque dans les vieux centres urbains ou il affectionne les caves voutées anciennes (comme à Bourges où une cinquantaine d'individus se répartissent dans une quinzaine de caves de l'hypercentre médiéval), mais aussi des mines, carrières et autres souterrains. On le trouve même parfois suspendu dans des anfractuosités au fond des puits ou dans des terriers de renard ou de blaireau. Le plus important est une hygrométrie forte et une température au-dessus de 7°C, et surtout de la sécurité et du calme relatif, cette espèce étant très sensible au dérangement.
En été en revanche, comme gite pour passer la journée il préfère les milieux bâtis chauds (grenier de maison, comble d'église ou de château) pour y établir les petites colonies de maternité, le rhinolophe change de lieu à l’intérieur du bâtiment en fonction de la température. Dans le bassin méditerranéen cependant les gites d'été sont plutôt dans des grottes ou des caves. Espèce réputée très sédentaire le petit rhinolophe se déplace assez peu entre le gite d'hivernation et le gite d'été, généralement pas plus de quelques kilomètres (avec cependant un record connu de 153 km, ce qui reste inférieur aux déplacements de beaucoup d'autres chiroptères), il est même assez fréquent que les petits rhinolophes installés dans la cave d'une maison pour l’hiver s’installent ensuite en été dans la toiture de la même maison si celle ci leur convient.
Comme tous les chiroptères européens le petit rhinolophe est un insectivore nocturne, mais celui ci est plus particulièrement spécialisé dans la chasse de petits insectes assez lents attrapés avec beaucoup d'agilité dans la végétation buissonnante entre 2 et 5 mètres de hauteur principalement. Les proies sont attrapés en vol avec un vol plutôt lent mais très agile et papillonnant dans la végétation, il est capable de cueillir ses proies sur les feuilles, et il s'aventure même entre les tiges de chardon des mégaphorbiaies. En forêt il chasse dans la strate arbustive plutôt à faible hauteur, mais aussi dans les couronnes des arbres et au raz du sol. Il est très opportuniste dans le choix de ses proies selon leur abondance et leur disponibilité au cours de l'année : ce sont essentiellement de petits diptères (tipules, moustiques, chironomes), mais aussi des petits hyménoptères, chrysopes, et petits lépidoptères nocturnes, cela est complété par des trichoptères, des petits coléoptères, des pucerons volants et des araignées cueillies sur leurs toiles.
Depuis une cinquantaine d’années, le petit rhinolophe qui étaient autrefois une des chauve souris les plus fréquente d'Europe a connu un déclin dramatique dans le nord de son aire de répartition, tombant à moins de 1% des effectifs d'autrefois là où l’espèce n'a pas disparue. Disparu des Pays-Bas et du Luxembourg, le petit rhinolophe subsiste à l’état de noyaux résiduels en Grande-Bretagne, en Belgique, en Allemagne et en Suisse. Presque absente de la région Nord de la France, l’espèce demeure présente un peu partout en France avec de très petites populations (de 1 à 30 individus) dispersées, l’espèce est donc aujourd'hui extrêmement rare, et son très faible taux de reproduction (un seul petit par femelle et par an, et les femelles ne se reproduisent pas tous les ans) fait que cette espèce est particulièrement vulnérable sur le long terme. Sa situation est plus favorable dans le Centre, en Bourgogne, en Champagne-Ardenne, en Lorraine, en Franche-Comté, en Rhône-Alpes, en Corse et en Midi-Pyrénées (les deux dernières régions accueillent plus de 50 % des effectifs français estivaux, soit seulement quelques milliers d'individus).
Les causes de ce déclin sont multiples: pertes de gites d'hivernation et d'estivage (fermeture des caves et charpentes, spéléologie amateur et vandalisme dans les grottes), pollution lumineuse, destruction d'habitats de chasse notamment de zones bocagères et artificialisation des cours d'eau. Mais ces causes semblent être trop ponctuelles pour expliquer le déclin si brutal et général en quelques décennies, la cause majeure semble de loin être l'utilisation de certains pesticides particulièrement toxiques et persistants dans l’après guerre, dans l'agriculture et le traitement des charpentes, et notamment le DDT et le lindane, après l'interdiction du DDT les effectifs se sont stabilisés et ne diminuent plus, ils remontent progressivement depuis les années 90 mais très lentement. Le taux de multiplication et de recolonisation de cette espèce étant particulièrement lent, le petit rhinolophe ne retrouvera pas ses effectifs d'autrefois et demeurera longtemps une espèce très fragile. De nos jours l’espèce souffre encore de la destruction et du morcellement de ses habitats.
C'est une espèce protégée.
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