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Un des derniers moulins à mer construits en Bretagne. Le moulin de la Roche Noire, appelé "le moulin de la Mer", a été construit à charge d'endiguement dans la seconde moitié du 19ème siècle, ainsi que la digue (en 1869), qui a empêché la marée de remonter dans l'anse de St-Jean, pour alimenter l'autre moulin, dit de façon erronée le "moulin de la mer", situé 600 m plus en amont, avec lequel il était en lien. Ce moulin a eu une durée de fonctionnement exceptionnellement brève ; alors qu'il a été un des derniers moulins à marée construits en Bretagne. En 1920, la tempête créée une brèche dans la chaussée, il cesse ses activités. En 1943, il est occupé par les Allemands et est fortement dégradé ; il est remis en état plus tard avec les dommages de guerre (J.P. Bihr, "Regards d'Emeraude", p. 322). La chaussée est reconstruite en 1976 par les nouveaux propriétaires du moulin. Le moulin fonctionnait alors avec une turbine. En 2006, le moulin devient maison d'habitation et commerce. La digue du moulin construite sur le Domaine Public Maritime, a été détruite en 2004 pour retrouver l'effet du marnage dans cette petite vallée littorale et son fonctionnement naturel.
Le bâtiment principal et ses dépendances sont situés sur la rive ouest en contre-haut de la digue. Les bâtiments d'origine du moulin à marée de la Roche Noire ont été construits dans un plan rectangulaire régulier à l'origine, avec un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble, pour former un ensemble continu de 3 édifices accolés par leurs pignons respectifs. Une tour carrée a été rajoutée par la suite au niveau de la façade sud ainsi qu'un bâtiment faisant aile au retour du pignon Ouest. Le bâtiment principal a été restauré. Le pignon Est donne sur une terrasse (dont le niveau est de 1, 50 m à 2 m au-dessus de la digue), avec une fenêtre dans l'étage de combles. De nombreuses ouvertures agrémentent l'ensemble de l'édifice, protégé de la marée par un mur de soutènement et de ceinture. L'élévation Nord dispose d'une très grande baie et l'élévation Sud de 3 portes-fenêtres, surmontées d'un linteau et d'un arc de décharge. Le toit à 2 versants, cheminée à l'Ouest, dispose de 3 lucarnes dans chaque versant. La couverture du corps du bâtiment Est a été refaite en ardoises épaisses. Dans la tour, une porte en plein cintre et 2 petites fenêtres décalées, un cadran solaire. La digue adjacente d'environ 110 mètres de longueur était perpendiculaire au mur du pignon Est ; de forme rectiligne, elle a été construite récemment en moellons de granite posés avec mortier. Son couronnement étroit permettait seulement le passage des piétons. Sa face amont était légèrement talutée. Par contre, elle se prolongeait en aval par une sorte de large percée, très peu inclinée et largement concave. Le système d'admission et de retenue se trouvait au milieu de la digue (vannage immergé dans l'étang et buse en ciment encastrée dans la digue). Cette chaussée a été rejointoyée avant sa destruction.
Un coursier existe encore dans le soubassement, à l'Est du bâtiment principal. On ne remarque pas de vanne apparente à l'extérieur. Une turbine devait faire fonctionner la roue motrice.
L'étang était toujours à flot. L'eau douce amenait un apport suffisamment important puisqu'elle permettait d'actionner le premier moulin de la mer (en réalité un moulin à eau douce). Elle s'écoulait par le soubassement du moulin et par le milieu de la digue (buse), grâce au mécanisme d'une vanne, formé d'une chaîne et d'une manivelle.
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Petit Historique :
En 1865, Jean Durand, meunier du moulin de la Mer, située à 600 m en amont du petit estuaire de Port-St-Jean, à l'Est de la baie de la Fresnaye, demande une concession de 4 hectares, 02 ares sur le Domaine Public Maritime, pour construire une digue, réaliser un étang à marée... " terrain entièrement couvert par les eaux de la mer, rocailleux, vaseux, impropre à la culture ". Cette concession lui est accordée à charge d'endiguement ; cependant l'arrêté de construction tarde à être promulgué par le préfet malgré l'intercession du maire de Matignon en sa faveur : "attendu que pendant l'hiver, la digue (déjà avancée) serait certainement enlevée par la mer... Un moulin marchant par le moyen des eaux de mer serait très utile aux habitants du canton, tous sont intéressés au succès de cette entreprise".
La concession avait été accordée à condition de construire une digue, dont le couronnement serait de 2 m de large, située à 1 m au-dessus des plus hautes marées d'équinoxe, et où serait réservé un passage de 1 m de large pour la douane et la marine. Dans le règlement ultérieur, on impose comme seule contrainte au meunier de ménager dans la digue un déversoir long de 5 m, arasé à 0, 16 m en contrebas des plus hautes marées (et de construire une passerelle au-dessus)."
Jean Durand demande en plus l'autorisation de construire le parement extérieur de la digue avec un furet de 0, 5 m pour permettre l'approche des bateaux qui pourront desservir le moulin. Cela lui est accordé. Le moulin cessera de fonctionner au début du 20ème siècle.
Visualisez quelques vues et cartes postales anciennes du moulins :
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