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La Macreuse noire (Melanitta nigra) est une espèce de canards plongeurs marins de la famille des anatidés. Le dimorphisme sexuel est prononcé chez cet oiseau, le mâle étant entièrement noir, avec une tache jaune orangé sur le bec, la femelle et les jeunes sont brun clair, avec les côtés du cou et de la tête plus pâles. La Macreuse noire habite le Nord de l'Europe et de l'Asie ; les populations américaines ont évolué vers une espèce désormais considérée comme séparée, appelée Macreuse à bec jaune (Melanitta americana).

La Macreuse noire hiverne en bandes et revient en mai sur ses aires de nidification où elle se reproduit sur les lacs, dans les roselières ou dans la toundra. La ponte compte cinq à huit œufs, couvés par la seule femelle, qui s'occupe également seule de ses canetons durant plusieurs semaines après leur naissance. La Macreuse noire plonge pour se nourrir. Son alimentation comprend principalement divers invertébrés où sont prédominants crustacés et mollusques, ainsi que vers et insectes, régime parfois complété à l'aide de petites pousses végétales ou de plantes aquatiques.
Les effectifs importants des populations de cet oiseau et sa vaste aire de répartition font d'elle une espèce peu menacée.

L'espèce bénéficiant d'une large distribution géographique et de nombreux effectifs, l'UICN la considère comme espèce de préoccupation mineure (LC). La population d'Europe était estimée en 1977 comme forte de 130 000 individus, pour la majorité dans la mer Baltique et 20 000 oiseaux au Royaume-Uni. En 2002, on estimait la population hivernant dans l'Ouest de l'Europe forte de 800 000 oiseaux. En France, on estime la population proche de 30 000 individus, sachant que 15 000 à 20 000 macreuses hivernent chaque année dans le seul estuaire de la Gironde. En 2003, une population de 50 000 individus a été trouvée à Shell Flat, dans le Lancashire, où un parc éolien devait être construit. Des estimations faites par BirdLife International donnaient une population mondiale (regroupant Macreuses noires et Macreuses à bec jaune) comprise entre 2 100 000 et 2 400 000 individus pour une répartition couvrant près de 8 300 000 km2, soit une superficie comparable à celle du Brésil.

L'espèce peut être chassée dans certains pays, par exemple en France où les effectifs sont jugés stables. La principale menace planant sur l'espèce est la pollution marine.
Depuis 2007, la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement cofinance avec l'Agence des aires marines protégées et parcs naturels marins et le Fonds européen pour la pêche un programme sur l’analyse des causes de la chute des effectifs hivernants de macreuses noires en Normandie.

Au Moyen Âge, une croyance populaire très répandue consistait en la naissance spontanée de la Macreuse noire à partir de certains fruits de mer, ou de végétaux en décomposition. De plus, sa chair étant huileuse et coriace, cet oiseau était considéré comme un aliment maigre pour les jours de jeûne. Une croyance voisine existait également pour les bernaches qui seraient nées des pouce-pieds.

La prédation des moules de bouchot par les Macreuses noires provoque des dégâts dans les concessions mytilicoles des baies de Saint-Brieuc, du mont Saint-Michel et des Veys. Les mytiliculteurs utilisent comme moyen d'effarouchement (en) le tir au fusil, les épouvantails ou les filets dont l'efficacité est limitée, la seule technique qui semble être opératoire étant l'effarouchement continu par un gardien durant les périodes sensibles. En 2010, un programme spécifique à la baie du mont Saint-Michel est mené afin d'étudier leur impact sur les bassins mytilicoles, une dizaine de macreuses étant équipées de balises Argos.

 

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